Le trajet infernal vers Beijing

Ce que je (Math) vais vous raconter ne sera qu'en mot, faute d'avoir plus d'images à vous montrer, bien que ça aurait ajouté un peu de punch à l'histoire... Je sais aussi que le texte est long mais il fallait se vider le coeur.

Il y a quelques jours, on a décidé de quitter Hong Kong vers Beijing. On a pris le train jusqu'à la frontière des Nouveaux Territoires qui donne sur Shenzhen du "côté Chinois". De là on s'est dit que ce serait facile de prendre un train... Mais ils étaient tous pleins. Pas de problème, on a plus d'une carte en main, on va prendre le bus! Après quelques recherches dans les environs de la gare, aucun bus vers Beijing aux guichets, seulement des petites agences douteuses. Bah, il faut bien se rendre, alors on s'engage pour un bus à couchettes avec un gars qui nous amène en trombe jusqu'au terminus de taxis. Déjà ça paraissait drôle mais il nous dit qu'il faut aller à un autre terminus. On a fait une demi-heure de taxi pour rattraper le bus qui était déjà parti. Arrivé là, on constate que c'est un bus assis! Wo minute le gros, tu penses qu'on va payer 100$ pour faire au-dessus de 2000 km de bus ASSIS? On était bleu marin (pour citer Grand-Maman Lise) alors on a pris nos affaire et on a viré de bord en marchant sur l'autoroute. Fallait pas nous niaiser aujourd'hui! Surtout qu'on venait de scrapper nos chances de prendre un autre transport maintenant qu'il était passé midi et qu'on était pris à pied sur l'autoroute dans une ville qu'on connait pas, en plus sans map et info sur le coin (aucune idée où ce qu'on pouvait bien être rendus!!).

Après une bouffe dans un petit resto, on a pris le bus de ville, on s'est perdu encore plus, et au bout de 2 heures on a fini par devenir à la case départ: la gare de train! Et non, après avoir fait le tour de la ville et passé la case départ, on n'a pas gagné 200$ (pour les amateurs de Monopoly). On a évalué toutes les possibilités de changer notre parcours mais les maudits chinois voyagent beaucoup et tout était déjà plein. Finalement, on a décidé de se trouver une chambre et de magasiner ça après. Finalement, on a trouvé une autre agence qui avait des places dans un bus avec couchettes pour le lendemain.

Le lendemain matin, on se lève tôt pour ne pas rater notre bus, on arrive même une heure à l'avance. On a attendu 2 heures pour se faire amener prendre un taxi... Un peu drôle... On espérait juste pour vivre la même histoire que le jour d'avant. Finalement, on arrête à quelque part pour se faire transférer dans une autre voiture, pas un taxi cette fois-ci, encore plus bizarre. Au bout d'une longue route en voiture, on se fait débarquer dans un quartier qui a l'air d'un dépotoir où attendent une petite foule de gens. Qui sait, on va peut-être finalement prendre un bus? Au bout de 2 autres heures d'attente à 30 degrés passé, un bus arrive et bonne nouvelle, c'est bien un bus avec couchettes! On s'installe et on se dit que tout va bien se passer.

On ne pouvait pas plus se tromper. Le trajet de bus se s'est pas bien passé du tout. Entre les gens qui faisaient jouer de la musique sur leur cellulaire à tue-tête, les 3 chauffeurs qui fumaient comme des cheminées dans le bus air climatisé (donc fenêtre fermées) et qui crachaient pas la fenêtre, et les dizaines d'arrêts qui n'en finissent plus (rappelez-vous, on a hâte d'arriver à Beijing, ça fait 2 jours qu'on bûche pour essayer de s'y rendre!), on a vu (et utilisé malheureusement) les toilettes les plus dégueulasses qu'on a vu en 11 mois de voyage. En bonus? On s'était fait dire que le trajet durait 21 heures (serré mais plausible) et après 24 heures de trajet le bus s'arrête dans un terminus et ils se mettent à démonter le moteur! Évidemment, personne ne nous dit rien alors on ne sait pas ce qui se passe.

Après 3 heures d'attente dans une chaleur cuissante, on rembarque et on repart. Vers 20h on commence sérieusement à se demander quand on va arriver. Il n'y a toujours pas de pancarte annonçant Beijing. On demande au chauffeur et il nous répond 12. C'est soit minuit ou midi, l'un ou l'autre on est hors de nous. On se recouche pour un autre long dodo et vers 23 heures on s'arrête encore mais pas à Beijing... On se recouche. À 3 heures du matin, le chauffeur nous réveille: allez vite vite, c'est ici! Il nous débarque sur l'autoroute et nous pointe dans une direction! Génial. Au moins on a tous nos bagages... ah fuck! J'ai oublié mon coupe-vent de 100$ dans le bus! Quelle merde!

On commence à marcher, on rencontre un taximan qui veut bien nous aider, nous qui sommes perdus en plein milieu de la nuit dans une ville qu'on ne connait pas (cette fois-ci on a une carte mais on est en dehors). Après quelques appels tous les hotels semblent pleins, on décide de prendre le taxi quand même pour aller au centre-ville où on aurait peut-être de la chance. Pas plus de chance là, on doit attendre une heure assis dans les escaliers d'un concessionnaire que le métro ouvre pour qu'on se déplace ailleurs. Au bout d'une bonne heure de marche on a fini par trouver un hotel qui avait de la place, mais quand même au triple de notre budget...

Finalement, au bout de 3 jours bien pleins, dont 40 heures de bus, on est rendus à Beijing, brûlés et l'envie juste de sacrer notre camps d'icite... Après un bon repos ça devrait être correct. Une chose est certaine, pour retourner à Hong Kong, ON PREND L'AVION!

À bientôt, pour des aventures plus heureuses on l'espère!